Conseil exécutif – ASSÉ http://www.asse-solidarite.qc.ca Association pour une solidarité syndicale étudiante Tue, 30 Apr 2019 03:59:53 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Éditorial – La marchandisation de l’éducation http://www.asse-solidarite.qc.ca/ultimatum/editorial-la-marchandisation-de-leducation/ http://www.asse-solidarite.qc.ca/ultimatum/editorial-la-marchandisation-de-leducation/#respond Mon, 24 Sep 2018 21:00:59 +0000 http://www.asse-solidarite.qc.ca/?post_type=ultimatum&p=3732 Votre établissement produit-il des publicités de plus en plus attrayantes chaque année tandis que la qualité de l’enseignement ne s’améliore pas ? Les entreprises privées prennent-elles votre campus pour un milieu publicitaire ? Les nouveaux programmes d’études introduits dans votre établissement sont-ils … Lire la suite

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Votre établissement produit-il des publicités de plus en plus attrayantes chaque année tandis que la qualité de l’enseignement ne s’améliore pas ? Les entreprises privées prennent-elles votre campus pour un milieu publicitaire ? Les nouveaux programmes d’études introduits dans votre établissement sont-ils toujours orientés vers les besoins du marché du travail pendant que les programmes moins lucratifs sont de plus en plus délaissés ? Surprise ! Tous ces phénomènes sont connectés ! Ils reviennent à un concept plus large que vous ne connaissez peut-être pas, mais que vous vivez sûrement : c’est la marchandisation de l’éducation.

Pourtant, l’idéal derrière la modernisation de l’éducation au Québec, qui était porté par le rapport Parent, était tout autre. La formation pour le marché du travail était évidemment un des objectifs, mais une préparation à la vie sociale et citoyenne était indissociable de cet objectif. Ainsi, un autre rôle central de l’éducation était d’amener l’être humain à s’émanciper et à s’épanouir personnellement et collectivement. Bref, l’amener à se libérer de la conformité de la société et à se donner la plénitude de ses facultés.

Or, la marchandisation de l’éducation vient faire le contraire en suivant une volonté politique qui souhaite détourner l’éducation de son rôle d’émancipation et de transmission du savoir pour la transformer en une marchandise. Par marchandise, nous entendons un bien ou un objet principalement défini par sa valeur monétaire. Une éducation marchandisée s’inscrit donc dans le système capitaliste en visant le profit avant tout. Un exemple de cette dynamique est la comparaison entre les programmes de médecine, qui sont beaucoup financés et qui sont dotés d’outils d’apprentissage à la fine pointe de la technologie, alors que les programmes d’arts ou de sociologie sont victimes de beaucoup de coupures et sont sous-financés, ce qui fait notamment en sorte que les cours d’approfondissement sont rarement offerts et que les classes sont souvent surpeuplées, faute de financement. Cela établit malheureusement le fait que la sociologie et les arts sont inférieurs à la médecine, car ces disciplines ne rapportent pas autant d’argent à la société. Également, une pratique courante de ce modèle est de traiter la population étudiante comme une « clientèle » qui doit être formée pour répondre directement aux demandes du marché du travail, tout en étant éduquée à être des consommateurs et des consommatrices. Ce rôle est d’ailleurs soutenu par la quantité croissante de publicités présentes dans les campus. Ainsi, les étudiantes et étudiants sont poussé-e-s à entreprendre des études supérieures dans le but d’obtenir un diplôme qui leur permettra d’occuper un bon emploi avec le meilleur salaire possible, ce qui leur permettra au final de consommer davantage. Le fondement critique et émancipateur de l’éducation est ainsi progressivement délaissé.

Contexte actuel
Même si ce phénomène est loin d’être nouveau, le dernier budget du gouvernement provincial, ainsi que certaines de ses annonces, nous font craindre le pire. En effet, certains des « réinvestissements en éducation » présentés par le gouvernement semblent plutôt avoir comme but de transformer le système d’éducation, en multipliant les partenariats avec le privé, en augmentant les investissements dans la publicité à l’international, et en se préparant à revoir le mode de financement des universités. Ces mesures représentent des sommes de centaines de millions de dollars[1], ce qui donne au gouvernement les moyens financiers de modifier radicalement le système d’éducation au Québec. Un changement très drastique a d’ailleurs été annoncé peu après le dépôt du budget : il s’agit de la déréglementation des frais de scolarité pour les étudiantes et étudiants de l’international. Cette mesure avait déjà été dénoncée en 2008, lorsqu’elle avait été autorisée pour six programmes d’études, et son élargissement à tous les programmes ne fera qu’en amplifier les conséquences. Celles-ci sont notamment la diminution de l’accessibilité aux études postsecondaires pour ces étudiants et étudiantes, l’augmentation de leur précarité financière et l’accroissement de la course au recrutement international faite à grand coût par les universités, vu la rentabilité de ce type d’étudiantes et étudiants du point de vue de ces établissements.

La campagne de l’ASSÉ
Ces récentes annonces ont poussé les associations étudiantes membres de l’ASSÉ à se doter d’une campagne nationale contre la marchandisation de l’éducation, dans l’optique de lutter contre la privatisation progressive du système d’éducation québécois. Cela passe d’abord par la défense des cégeps et de leur formation générale, étant donné leur importance pour assurer notamment une éducation locale, complète et peu coûteuse à un maximum de personnes. Un autre axe important de la campagne est l’opposition à toute forme de hausse des frais de scolarité, y compris leur modulation[2]. Cette opposition a pour but de maintenir l’accessibilité des études pour toutes et tous, notamment les étudiants et étudiantes de l’international, dans l’optique où l’éducation est un droit et non un privilège. Finalement, cette campagne est une opportunité pour l’ASSÉ de réitérer sa revendication pour la rémunération de tous les stages, et d’appuyer en ce sens la campagne portée par les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE)[3]. En effet, les stages non rémunérés, qui sont particulièrement présents dans les domaines traditionnellement féminins, utilisent le contexte de formation comme un prétexte pour offrir de la main-d’œuvre gratuite à des entreprises privées ou à des milieux institutionnels, ce qui est une façon de profiter du système éducatif pour des raisons économiques. Ils sont donc une forme de marchandisation et de privatisation de l’éducation à dénoncer.

Une suite logique pour l’ASSÉ
Pour l’ASSÉ, la défense d’un modèle d’éducation libre de l’ingérence du privé n’a rien de nouveau. En tant que principe fondateur de l’organisation, on peut même dire que ça fait partie de son ADN. Ainsi, plusieurs des campagnes passées de l’ASSÉ ont touché cet enjeu, de près ou de loin. Les récents changements dans le modèle d’éducation semblent d’ailleurs être la suite logique des années d’austérité du gouvernement, car les nombreuses coupures en éducation ont placé les établissements dans une situation de sous-financement, laissant la porte grande ouverte au privé. En effet, les cégeps et universités peuvent désormais difficilement dire non aux contributions financières d’entreprises privées, que ce soit dans la création de programmes d’études ou dans la location d’espaces de publicité ou d’espaces commerciaux.

Ainsi, après une lutte de trois ans contre l’austérité, l’ASSÉ s’engage désormais dans une campagne d’information et de mobilisation pour résister à la marchandisation progressive du système d’éducation québécois et réclamer une éducation publique, accessible et de qualité.

Dans ce journal, certains des enjeux entourant la campagne seront exposés. D’abord, les principales mesures de marchandisation de l’éducation dans les cégeps, soit les CCTT et les AEC, seront expliquées. Un portrait semblable sera fait avec l’université, en abordant cette fois l’impact de la déréglementation des frais de scolarité pour les étudiantes et étudiants de l’international. Finalement, l’enjeu de la rémunération des stages sera présenté, à travers une description de la campagne menée par les CUTE depuis deux ans. Des exemples concrets de marchandisation et de privatisation dans les campus seront également intégrés au journal. Finalement, un mot croisé et une bande dessinée viendront apaiser votre frustration autour de la marchandisation engendrée tout au long de votre lecture de ce journal.

Bonne lecture !

[1] Pour plus d’informations, voir le document suivant :
Fascicule Éducation du budget 2018-2019, disponible en ligne au http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2018-2019/fr/documents/Education_1819.pdf
[2] La modulation des frais de scolarité consiste à laisser à chaque université le choix des frais de scolarité exigés selon leurs programmes d’études. Le gouvernement peut toutefois leur imposer des balises.
[3] Pour plus d’informations sur leur campagne, voir leur page Facebook « CUTE Campagne sur le travail étudiant » et leur site web « https://www.travailetudiant.org ».

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Éditorial: Le sommet de l’hypocrisie http://www.asse-solidarite.qc.ca/ultimatum/editorial-le-sommet-de-lhypocrisie/ http://www.asse-solidarite.qc.ca/ultimatum/editorial-le-sommet-de-lhypocrisie/#respond Fri, 25 Jan 2013 23:23:03 +0000 http://www.asse-solidarite.qc.ca/?post_type=ultimatum&p=1154 Les associations membres de l’ASSÉ se sont récemment prononcées avec méfiance pour la participation de notre organisation au sommet sur l’éducation supérieure. Du même souffle, le congrès a résolu d’appeler à au moins une journée de grève pour une grande … Lire la suite

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Les associations membres de l’ASSÉ se sont récemment prononcées avec méfiance pour la participation de notre organisation au sommet sur l’éducation supérieure. Du même souffle, le congrès a résolu d’appeler à au moins une journée de grève pour une grande manifestation. Après les derniers mois de mobilisation et alors que de milliers de nos camarades font toujours face à de lourdes procédures judiciaires, vers où allons-nous?

De prime abord, il est important de faire ressortir du dernier budget péquiste qu’une seule de ses grandes promesses a été tenue : le gel des frais de scolarité. C’est sans aucun doute la preuve la plus limpide que la construction d’un mouvement de masse combatif et démocratique est la meilleure — voir la seule — option pour freiner la machine néolibérale. Quant au sommet, il ne correspond pas du tout à ce que revendiquait le mouvement étudiant durant la grève. Nous avons essayé avec acharnement de susciter un large débat sur les finalités de l’éducation publique, et ce n’est évidemment pas à travers cet événement que nous y arriverons. En plus de sa forme défaillante, on voit bien que le Parti québécois (PQ) se soucie bien peu de ce que nous avons à lui dire : il avait déjà annoncé des compressions budgétaires de plus de 140 M$ dans l’éducation postsecondaire alors que les consultations étaient à peine entamées.

Comment, dans ce contexte, faire valoir nos positions pour l’autogestion dans la collégialité des établissements postsecondaires, pour la gratuité scolaire et contre l’assurance-qualité? D’abord, en s’assurant que les assemblées générales d’un bout à l’autre du Québec remettent en question ce sommet sur l’éducation, à cause de sa forme, des groupes qui y participent et du contenu qui y est abordé. Le Parti québécois parle à tout vent de recherche du consensus, mais comment veut-il qu’on s’accorde avec le Conseil du patronat et le rectorat des universités, ceux et celles mêmes qui cherchent à détourner la mission de l’éducation publique à des fins mercantiles? Évidemment, le Parti québécois a des objectifs clairs derrière sa recherche du consensus, et c’est justement pour cette raison que nous devons redoubler d’ardeur pour déconstruire la fausse image de ce parti. N’oublions pas que ses têtes dirigeantes prônent toujours une hausse des frais de scolarités, que Léo Bureau-Blouin était un des premiers à condamner les « manifestations violentes » et qu’il a été un des premiers à laisser tomber toutes les valeurs qu’il « défendait » pour décrocher un poste de député. Si on rajoute à tout ça la hausse des tarifs d’électricité et le maintien de la taxe santé, on se rend compte qu’il y a bien peu de distinctions à faire entre ce gouvernement et son prédécesseur.

Ne soyons pas dupes. Les stratégies de concertation n’ont jamais fait partie de nos plans d’action dans le passé et il y a à cela une bonne raison : nous n’avons rien à gagner à nous asseoir à la même table qu’un gouvernement qui fait la promotion de l’indexation des frais de scolarité. De quelles façons nos présentations condensées de treize minutes pourraient-elles rivaliser avec les paroles si « rationnelles » des puissants lobbys qui redoubleront d’ardeur pour nous ridiculiser? Nous devons plutôt miser sur ce qui fait la force des organisations comme l’ASSÉ : la construction d’un rapport de force grâce à une mobilisation constante. Que le PQ se le tienne pour dit : s’il veut s’avancer sur le terrain d’une hausse des frais de scolarité ou sur celui de l’assurance-qualité, il devra à nouveau composer avec grèves, manifestations et actions de perturbation. Rappelons-le-leur en étant des milliers dans la rue pour leur sommet!

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De la lutte nationale à la lutte mondiale http://www.asse-solidarite.qc.ca/ultimatum/de-la-lutte-nationale-a-la-lutte-mondiale/ http://www.asse-solidarite.qc.ca/ultimatum/de-la-lutte-nationale-a-la-lutte-mondiale/#respond Mon, 12 Nov 2012 01:17:51 +0000 http://www.asse-solidarite.qc.ca/?post_type=ultimatum&p=638 Après plus de six mois de grève et pendant cette session chargée, nous voulons tout d’abord saluer la détermination de l’ensemble des étudiantes et des étudiants. Bien que la session ait été éprouvante pour plusieurs, nous ne pouvons qu’être emballé-e-s … Lire la suite

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Après plus de six mois de grève et pendant cette session chargée, nous voulons tout d’abord saluer la détermination de l’ensemble des étudiantes et des étudiants. Bien que la session ait été éprouvante pour plusieurs, nous ne pouvons qu’être emballé-e-s de constater que nos efforts ont porté fruit. Ce furent deux années intenses de travail, d’actions et de répression. Nous ne pouvons en effet passer sous silence les trop nombreux et nombreuses arrêté-e-s qui vivront encore beaucoup de stress dans les mois à venir, alors que plusieurs risquent même des peines judiciaires abusives et injustifiées.

Or, après quelques semaines au pouvoir, nous constatons que le Parti québécois a déjà reculé sur l’un de ses engagements principaux, et l’une de nos revendications : l’abolition de la taxe santé. Ce recul total témoigne du manque de volonté politique d’un parti de qui nous attendons encore de voir concrétiser les grands changements progressistes promis. Qu’en sera-t-il de la hausse des frais de scolarité? Le Sommet sur l’éducation sera-t-il une manière de nous imposer des mesures néolibérales sous le couvert d’un soi-disant « consensus »? Nous ne sommes pas dupes : ces stratégies de concertation, en rassemblant un groupe restreint d’individus choisis par le gouvernement qui ont bien trop souvent comme mandat de ne représenter que leur propre personne, sont venues par le passé légitimer des mesures régressives.

Quelles stratégies devons-nous alors adopter pour nous faire entendre? Comment conserver les acquis de la grève de 2012 et peut-être même aller en chercher d’autres? Ce sont des questions importantes qui méritent d’être débattues dans toutes les assemblées générales, qu’elles soient étudiantes ou syndicales. À la lumière de nos agissements passés, nous ne pouvons que réaffirmer l’importance de la démocratie directe dans la construction d’un réel rapport de force.

En ce sens, le congrès de l’ASSÉ a voté la tenue d’un second Rassemblement national étudiant (RNE) qui aura lieu la fin de semaine du 1er et 2 décembre prochains. Ce rassemblement non partisan réunira l’ensemble des associations étudiantes du Québec qui souhaitent y participer. Les comités de mobilisation et les autres groupes étudiants sont également invités à participer en tant qu’observateurs. Le but est de réunir le plus grand nombre d’associations étudiantes sans que les organisations nationales, y compris l’ASSÉ, ne viennent influencer les débats. Nous avons fait l’expérience au printemps passé d’une mobilisation forte et populaire : c’est essentiellement parce que les positions nationales étaient soutenues par la base. Après avoir mené une grève historique, il est important de se rassembler pour en faire le bilan. Ce que nous avons appris, nous devrons y recourir dans les prochains mois. Le mouvement étudiant doit trouver des stratégies communes en vue du sommet sur l’éducation afin de rendre l’éducation accessible et non marchandisée! Pour de plus amples informations sur le RNE, vous pouvez consulter le site Internet suivant : www.rassemblementetudiant2012.org .

D’ici là, nous devons rester mobilisé-e-s! Indexation des frais de scolarité, assurance-qualité, recherches commercialisables, ces mesures s’inscrivent dans une marchandisation mondiale des biens communs. Les menaces néolibérales envers l’éducation ne sont pas inhérentes au Québec. Australie, Angleterre, Chili, Colombie, partout, les étudiants et les étudiantes doivent faire face à ces attaques. Il n’y a qu’une riposte possible : le syndicalisme de combat! C’est pourquoi nous vous invitons à sortir dans les rues, le 22 novembre prochain, afin de dénoncer cette marchandisation de l’éducation dans un mouvement de solidarité internationale. La campagne de grève de 2012 fut une source d’inspiration pour l’ensemble des mouvements sociaux à travers le monde. Nous avons fait la démonstration qu’il est possible de renverser des mesures d’austérité lorsque nous nous organisons collectivement et que nous utilisons des moyens d’action combattifs. Maintenant, soyons solidaires avec les luttes de nos camarades à l’international. Le 22 novembre prochain, soyons nombreux et nombreuses! No pasarán!

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