L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) est une organisation de type syndical qui regroupe, à l’échelle du Québec, plus de 40 000 membres dans plusieurs associations étudiantes à la fois collégiales et universitaires d’un bout à l’autre du Québec. Elle incarne, aujourd’hui, la continuité d’un courant qui a fait du mouvement étudiant, depuis quarante ans, un acteur incontournable de la société québécoise et un important agent de progrès social en éducation.
L’ASSÉ considère l’éducation comme un droit fondamental de notre société, et non comme un privilège. Dans cette optique, chaque membre de la société a le droit à une éducation gratuite publique, accessible, laïque et de qualité, libre de toute forme de discrimination.
En matière de frais de scolarité, la seule politique progressiste, celle qui contribue effectivement à faire de l’éducation un droit et non un privilège, c’est sans équivoque la gratuité scolaire à tous les niveaux. De plus, la gratuité scolaire représente un objectif indispensable dans la lutte au régime discriminatoire de l’endettement étudiant, qui obstrue l’accès des personnes à faible revenu à l’enseignement supérieur, ce qui reproduit les inégalités sociales.
Par ailleurs, pour que le système d’éducation soit l’instrument collectif d’un projet de société progressiste, autant sur le plan politique, social, économique que culturel, il ne peut-être que public. Son financement doit donc être assuré collectivement. C’est ce qui motive l’ASSÉ à dénoncer la tendance des dernières années, encouragée par les pouvoirs publics, à la colonisation des institutions d’enseignement par les entreprises privées. La contribution de celles-ci au système d’éducation doit être par le biais des impôts et non par des investissements directs qui subordonnent les activités d’éducation aux étroites finalités de la production capitaliste.
Pour assurer la qualité de l’enseignement dispensé, un réinvestissement massif de fonds publics est absolument nécessaire. Les coupures budgétaires sauvages des années 1990 ont grièvement mis à mal nos conditions d’étude. Des cours et des programmes entiers ont été supprimés, le ratio d’étudiants et étudiantes par enseignant ou enseignante a considérablement augmenté, l’encadrement a quant à lui diminué, les bibliothèques se sont appauvries, les infrastructures sont déficientes…
Pour défendre efficacement le droit à l’éducation, on ne peut en laisser le contrôle de ses rouages entre les mains des bureaucrates de la classe dominante. Il est purement scandaleux de voir nos conseils d’administration de cégep et d’université contrôlés par le milieu des affaires. C’est notre milieu d’étude, pas leur lieu de profit ! Voilà pourquoi l’ASSÉ revendique une démocratisation des institutions d’enseignement dans une perspective d’autogestion. C’est aux gens qui y travaillent (étudiants et étudiantes, professeur-e-s, employé-e-s de soutien) de déterminer les politiques de nos institutions.
Comme syndicat étudiant, l’ASSÉ considère que les étudiants et étudiantes sont des membres à part entière de la société. Conséquemment, l’ASSÉ a une analyse et une stratégie d’action qui dépasse l’éducation et vise la solidarité avec l’ensemble des mouvements sociaux progressistes. Ceci dans le but de créer un véritable contre-pouvoir face à l’État capitaliste et les lobbies de la finance qui utilisent leur statut privilégié pour contrôler de manière illégitime les décisions politiques.
On ne peut dissocier l’analyse de la pratique. À des revendications progressistes, en rupture avec l’ordre établi, correspond nécessairement une stratégie d’action particulière. Cette stratégie, l’expérience du mouvement étudiant québécois l’a dégagée : c’est le syndicalisme étudiant de combat.
Cela implique, d’une part, le développement de pratiques syndicales dynamiques et démocratiques. À ce titre, il faut multiplier les occasions de débats, élaborer collectivement des analyses, ne pas craindre la confrontation des idées et surtout leur donner l’espace pour mener à des prises de décisions. L’assemblée générale est par excellence cet espace de démocratie syndicale.
D’autre part, puisqu’il est impossible de s’en remettre à la bonne volonté des gouvernements et des administrations pour la sauvegarde du droit à l’éducation, il faut miser sur la construction permanente d’un rapport de force, d’un contre-pouvoir. En ce sens, l’ASSÉ travaille sans relâche à l’information et la mobilisation massive et systématique du mouvement étudiant québécois.
Au Québec, comme partout ailleurs, c’est à travers les luttes menées par les mouvements combatifs que le peuple a obtenu les programmes sociaux les plus importants. Que ce soit l’assurance-maladie, l’assurance-chômage, les droits des femmes ou encore le droit à l’éducation, ceux-ci furent toujours le résultat d’une lutte acharnée ayant pu contraindre la classe dominante à céder devant les pressions populaires.
Des années 1960 aux années 1980, le syndicalisme de combat était dominant au sein du mouvement étudiant québécois et a permis d’améliorer de façon substantielle l’accessibilité et la qualité de l’éducation. Durant ces années, la force du mouvement a permis de freiner à plusieurs reprises les volontés de l’État de hausser les frais en plus d’améliorer de manière significative le régime des prêts et bourses. C’est dans les années 1990 que furent enregistrés les pires reculs pour le droit à l’éducation (dégels successifs, privatisation croissante, etc.) parallèlement à une baisse de combativité du mouvement. Depuis 2001, l’ASSÉ fait revivre cette tradition syndicale qui a si bien servi le mouvement étudiant.
1964 - Union Générale des Étudiants du Québec (UGEQ)
L’UGEQ a été la première organisation syndicale étudiante qui a joué un rôle politique et social important. En 1968, l’UGEQ participe massivement aux mobilisations qui ont réussi à obtenir la création du réseau de l’Université du Québec, le programme d’aide financière aux études (AFE) ainsi qu’un gel de frais de scolarité.
1975 - Association Nationale des Étudiantes et des Étudiants du Québec (ANEEQ)
Fondée dans la foulée des mobilisations de 1974 pour améliorer le régime d’AFE, l’ANEEQ, qui comptait une trentaine d’associations membres au sommet de sa force, a lutté durant près de 20 ans pour le droit à l’éducation.
1995 - Mouvement pour le Droit à l’Éducation (MDE)
Précurseur direct de l’ASSÉ, le MDE a continué de lutter pour diminuer les injustices sociales en exigeant du gouvernement la gratuité scolaire et l’éradication de l’endettement étudiant. Le MDE a dénoncé avec vigueur l’accroissement constant des entreprises privées dans les programmes sociaux en demandant un financement public de l’éducation.
L’UGEQ, l’ANEEQ et le MDE ont été fondamentaux dans la défense du droit à l’éducation. Revendiquant la gratuité scolaire à toute occasion, elles ont participé sans équivoque à la construction d’un rapport de force qui a permis au mouvement étudiant de se faire écouter.
Les structures de l’ASSÉ ont été pensées afin de donner la plus grande place possible à la participation des membres de l’ASSÉ en visant une pratique de démocratie directe à large échelle.
Le Congrès est l’instance suprême de l’ASSÉ, elle permet aux associations étudiantes d’établir en commun leurs revendications et leur plan d’action au plan national.
Les Conseils régionaux (CR) permettent aux associations membres de l’ASSÉ et même les non-membres d’une région de se regrouper afin d’identifier les problèmes particuliers auxquels elles font face et de mener des campagnes en conséquence.
Le Conseil de Coordination (CoCo) est l’instance intermédiaire de l’ASSÉ qui sert à faire le suivi entre les Congrès. Son rôle est de voir à la mise en application des mandats votés en Congrès par les associations membres. Il est composé de délégué-e-s des Comités et Conseils de l’ASSÉ qui possèdent un droit de proposition et de vote.
Les Comités et Conseils de l’ASSÉ sont les instances à qui revient la tâche d’exécuter les mandats donnés par le Congrès et le CoCo. En tout, il existe 8 Comités et Conseils soit le Conseil exécutif, le Comité journal, le Comité femmes, le Comité à la mobilisation, le Comité d’information, le Comité de formation, le Comité à la recherche et aux affaires académiques et le Comité aux luttes sociales. Ces différents comités sont ouverts à la participation des membres. Informez-vous auprès de votre association étudiante membre. Une collaboration ponctuelle des membres aux différents Comités et Conseils est également possible.
À l’intérieur de l’ASSÉ, chaque association étudiante est souveraine. Les décisions prises par des délégué-e-s en Congrès ne deviennent pas automatiquement une résolution que chaque association membre doit appliquer sans l’accord de l’assemblée générale ! Au contraire, l’ASSÉ encourage et aide les associations membres à tenir des assemblées générales régulièrement afin de donner à celles-ci le dernier mot sur des revendications ou un plan d’action national.
En ce sens, l’ASSÉ est un outil très intéressant qui permet de soutenir une vie démocratique active dans les établissements membres.
La meilleure façon de supporter et de participer à ce vaste mouvement est de prendre part aux activités de l’ASSÉ, s’impliquer dans ses structures, aller à vos assemblées générales et de promouvoir l’affiliation de votre association étudiante à l’ASSÉ ! Affilier à l’ASSÉ ça veut dire partager les ressources de son association étudiante avec celles des autres dans le but de défendre le droit à l’éducation. Être membre de l’ASSÉ, c’est contribuer à bâtir un important mouvement collectif et démocratique permettant d’élaborer à l’échelle nationale une stratégie de lutte efficace. L’affiliation à l’ASSÉ lance également un message clair aux politiciens et politiciennes et aux institutions qui voudraient attaquer l’éducation comme droit fondamental !
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CATÉGORIES National, Économie du savoir, Gouvernance des institutions, Privatisation
4 mai 2017
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