Il va sans dire qu’un rattrapage est nécessaire quant au régime des prêts et bourses pour assurer des conditions de vie dignes.
Nous devons d’abord nous assurer que chaque étudiant et étudiante soit en mesure de réaliser ses études en vivant, au minimum, au seuil de la pauvreté. Mais, plus généralement, un véritable système d’aide financière aux études, devrait être à même de réduire le temps de travail nécessaire lors des études. En effet, il apparaît que 51 % des étudiantes et 42 % des étudiants travaillent en même temps que les études, environ le tiers de ceux-ci et celles-ci travaillant plus de 20 heures par semaine et fréquentant l’école à temps plein. Cette situation est d’autant plus alarmante dès lors qu’on considère que le partage travail-étude est un important facteur d’abandon.
Aussi, un des principaux obstacles à l’AFÉ réside dans les critères d’admissibilité. La plupart n’ont accès qu’en parti aux prêts et bourses, car on les considère comme à la charge de leurs parents, parfois même jusqu’à l’obtention du diplôme universitaire. Toutefois, il est admis que 50 % de ces étudiants et étudiantes n’ont pas totalement accès à cette aide, c’est pourquoi nous exigeons que l’AFÉ considère l’autonomie financière de l’étudiant ou de l’étudiante dès le départ du domicile familial, de manière à éviter toute lacune en la matière .
Enfin, il est inadmissible que l’éducation postsecondaire conduise à un endettement qui, par ailleurs, en réduit grandement l’accessibilité. L’endettement est un frein aux études pour les personnes provenant de situation socio-économique défavorisée. Nous assistons à cette situation pernicieuse où les désengagements successifs de l’État en éducation sont progressivement comblés par une augmentation de l’endettement étudiant. Ainsi, nous revendiquons le transfert immédiat de prêts en bourses de manière à progressivement éradiquer le fardeau de l’endettement étudiant .
Ainsi, nous refusons le point de vue étroit du gouvernement selon lequel l’éducation serait un investissement en terme de « capital humain » qui profiterait à l’individu seul, lui permettant de tirer un meilleur subside de sa force de travail. Les politiques du gouvernement en matière d’éducation témoignent bien que celui-ci a abandonné depuis longtemps tout idéal d’accès universel à l’éducation.