Qu’est-ce que l’économie du savoir?
Des mutations sans précédent sont à l’œuvre dans nos sociétés. Alors que les États glissent sur la vague mondialisante, les institutions publiques, avec l’éducation en tête, y sont englouties puis refondues. Pas étonnant : à mesure que la concurrence s’installe à l’échelle du globe pour la conquête des marchés, on cherche tous azimuts à s’approprier un avantage concurrentiel. Pour ce faire, un mot d’ordre : innover constamment pour en savoir plus que son voisin. Voilà le socle sur lequel repose cette nouvelle économie que nous appelons l’économie du savoir.
Progressivement, le capitalisme industriel du XIXe et du début du XXe siècle laisse ainsi place à une économie davantage immatérielle, fondée notamment sur la capacité d’innovation des acteurs économiques. Ainsi, bien que l’impératif de ce système reste l’accroissement des profits, on observe aujourd’hui des changements quant au mode d’accumulation du capital. Autrement dit, un avantage concurrentiel ne s’acquiert plus nécessairement par une production matérielle intensifiée, mais bien par la capacité de s’approprier des idées originales et de les commercialiser. Dans ce contexte, l’éducation supérieure se transforme en un lieu de production d’idées dans lequel l’accent est mis sur la recherche, au détriment des activités académiques jugées « non rentables ». En effet, pour les tenants de l’économie du savoir, seule la recherche possède la capacité de produire des idées nouvelles – d’innover – permettant l’ouverture de nouveaux marchés.