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  • Ultimatum

    Économie du savoir: Les cégeps dans la mire des entreprises

    18 janvier 2013

    Si les universités vivent actuellement une crise sans précédent, transformées de l’intérieur pour répondre de plus en plus aux demandes directes du marché, le réseau collégial subit également les effets de cette logique. Depuis quelques années, les cégeps vivent de grandes transformations pour répondre aux besoins des économies régionales. Tout comme les universités, ils entrent eux aussi dans ce que l’on appelle communément l’économie du savoir. Pour comprendre cette transformation, deux phénomènes méritent d’être étudiés : la prolifération des attestations d’études collégiales (AEC) et l’implantation graduelle, depuis 20 ans, des centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) dans les cégeps.

    Les AEC : le cégep comme producteur de main-d’œuvre spécialisée

    Souvent critiquée par l'ASSÉ dans le passé, la création de nouveaux AEC dans l’offre de programme des différents cégeps est probablement le signe le plus visible de la volonté d’intégrer le réseau collégial à la nouvelle économie du savoir. Les AEC sont des formations professionnelles plus courtes qu’un diplôme d’études collégiales (DEC), et qui ont comme principal objectif de former une clientèle adulte en reflétant la réalité récente du marché du travail. De par leur nature, ces programmes ne peuvent pas permettre l’accès à l’université comme un DEC ordinaire. Parfois, ces programmes sont même élaborés dans le but de fournir en main-d’œuvre un employeur dans la région du cégep. Pour permettre une formation assez rapide, les AEC sont exempts des cours de formation générale (cours de littérature, philosophie, langue seconde, éducation physique et divers cours complémentaires hors programme. )

    De plus, contrairement à la création de programmes de DEC, un cégep peut mettre en place un programme menant à une AEC sans consulter le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, tant que cet AEC est relié à un DEC technique déjà offert par le cégep. Cette faille ouvre ainsi la possibilité à des dérives, où les cégeps vont tisser des partenariats avec des entreprises pour offrir des cours en dehors de leur territoire géographique. L’exemple le plus flagrant est celui du « campus Ubisoft » où le cégep de Matane offre des AEC spécialisées en création multimédia à Montréal pour combler les besoins de main-d’œuvre de la très connue compagnie de jeux vidéos.

    Par la place qu’occupent actuellement les AEC dans la formation collégiale, on tente de faire accepter l’idée que les cégeps doivent répondre aux demandes de l’entreprise privée en matière de diplômé e s spécialisé e s. Au nom de l’innovation et de la formation de main-d’œuvre, le cœur du discours sur l’économie du savoir, on dévalorise la mission d’éducation des cégeps en sabordant la formation générale. Ce qui compte d’abord et avant tout, c’est la formation de capital humain, quitte à offrir un enseignement minimal, rapidement désuet, sans possibilité d’accès à l’université, et aux possibilités d’emplois limitées.

    Les CCTT : la recherche au service des entreprises... version collégiale

    La deuxième conséquence du modèle de l’économie du savoir au collégial est plus méconnue du grand public. On assiste depuis les années 90 à l’implantation graduelle de centres de recherche appliquée à l’intérieur des institutions d’enseignement. Ces groupes de recherche, les centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT), ont un objectif clair et précis : offrir à faible coût des services de recherche, de l’aide technique et de l’information scientifique aux entreprises présentes dans le territoire desservi par un cégep. Chaque CCTT implanté dans un cégep est spécialisé dans un domaine particulier, et a pour but de combler des besoins économiques précis de la région. Ainsi, le CCTT du cégep de La Pocatière se spécialise dans le développement de bioproduits, celui de Trois-Rivières axe ses recherches sur la métallurgie, celui de Baie-Comeau travaille sur la forêt boréale, etc. Cs différents CCTT offrent aux entreprises qui travaillent dans leurs différents domaines d’expertise la possibilité de passer des contrats de recherche et de formation. Pour ce faire, plusieurs professeur-e-s du cégep où est basé le CCTT concerné travaillent à la réalisation du contrat.

    Chaque année, entre 18 et 19,3 M$ sont investis dans les CCTT au Québec, sans compter l’utilisation des locaux, de l’équipement et des laboratoires des cégeps. Les partenariats avec les CCTT sont très avantageux pour les entreprises : un projet de recherche avec un CCTT est généralement amorti à 40 % par les entreprises et à 60 % par des fonds publics. Ces mêmes entreprises privées, en plus de partager
    les coûts de leurs projets de recherche avec le ministère des Finances et le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, reçoivent des subventions du gouvernement provincial pour réaliser leurs projets. Les fonds alloués à ces subventions entre 2007 et 2010 totalisaient 10 M$.

    L’école à la rescousse du marché

    Par delà l’idéologie de certains acteurs, comme le Conseil du patronat, qui souhaitent une intégration plus grande des cégeps au système économique capitaliste, la tendance décrite précédemment est aussi légitimée par un discours bureaucratique prétendument neutre. Pour plusieurs, l’offre d’AEC et l’implantation de CCTT sont un moyen visant à régler différents problèmes auxquels fait actuellement face le réseau collégial, notamment l’exil de la population étudiante des régions vers les cégeps métropolitains. Derrière l’idée qu’il incomberait maintenant aux cégeps d’assurer le développement économique des régions se trouve une vision profondément utilitariste des finalités de l’éducation. Un tel détournement de la mission d’enseignement des cégeps ne semble pas s’accorder avec les intérêts des étudiants et des étudiantes et mène graduellement nos cégeps vers une transformation marchande similaire à celle qui affecte actuellement les universités québécoises. Le résultat, s’il peut être rentable pour les acteurs économiques, mène graduellement à une dégradation de la qualité de l’éducation.

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