Depuis ses premiers balbutiements, l’ASSÉ s’est définie comme une organisation féministe prônant un système d’éducation auquel est intégrée une analyse féministe et appuyant les luttes féministes, qu’elles soient étudiantes ou non. De telles positions s’affichent en parfaite cohérence avec plusieurs des principes à l’origine des structure de l’ASSÉ : l’égalité et la solidarité.
À l’ASSÉ, les positions féministes constituent bien plus que de simples principes; elles se reflètent à travers différentes procédures et pratiques organisationnelles. Notamment, l’alternance homme/femme dans les tours de parole doit s’appliquer dans l’ensemble des instances de l’ASSÉ, favorisant la participation des femmes, actuellement minoritaire, aux différents débats et prises de décision. Bien que cela ne soit pas toujours possible, l’objectif d’une représentation paritaire des hommes et des femmes au sein de ces instances est toujours mis de l’avant. En outre, l’ASSÉ a pour tradition d’inclure au présidium de ses congrès une personne occupant le rôle de gardien-n-e de senti, c’est-à-dire veillant à ce que le langage de domination, les procès d’intention et les propos intimidants demeurent absents des discussions et débats. Le ou la gardien-ne de senti a aussi pour tâche de rappeler aux délégué-e-s et autres intervenant-e-s l’importance de la féminisation lors de leurs prises de parole.
Au-delà de ces quelques exemples de pratiques organisationnelles, l’ASSÉ compte, parmi ses comités de travail permanents, un comité femmes qui a pour tâches, principalement, de favoriser la création de comité femmes locaux, d’organiser des tournées de mobilisation féministe sur les différents campus, d’orienter la réflexion féministe au sein de l’organisation nationale et de coordonner la production et la distribution de matériel d’information féministe.
Bien que le travail de mobilisation et de sensibilisation aux causes et pensées féministes demeure un processus de longue haleine souvent ardu pour celles et ceux qui décident de l’entamer, il est essentiel que chacune des associations membres soit encline à amorcer un tel travail et considère favorablement l’élaboration de campagnes féministes nationales. Par ailleurs, considérant que les pratiques énumérées précédemment occupent une place fondamentale dans le processus de démocratisation des débats et des prises de position à l’ASSÉ, il serait impensable que des associations membres ne se soient pas dotées de positions féministes ou s’opposent à de telles pratiques.
N’oublions pas, non plus, que bien avant le mouvement étudiant tel que nous le connaissons aujourd’hui, les organisations féministes sont les premières à avoir mené des luttes importantes et souvent victorieuses pour l’accessibilité aux études, revendiquant le droit des femmes aux études supérieures.