25 janvier 2013
La grande mobilisation que nous avons menée lors du printemps dernier a été le théâtre d'un nombre impressionnant d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants et manifestantes. La légitimité des techniques de contrôle de foules et la brutalité policière a fait l'objet de chauds débats, autant en assemblée générale que dans les médias de masse. Malheureusement, ces tensions n'ont pas été sans conséquences.
Colère justifiée
Avant même le déclenchement de la grève générale étudiante, des images d'une action au ministère de l'éducation le 27 janvier, avaient suscité de vives réactions. On y voyait des étudiantes et étudiants victimes des poivres et d'un usage de la force démesurée, alors que ces personnes restaient immobiles et dialoguaient avec les deux policiers en présence sur les raisons de leur non-coopération avec ceux-ci. Ces évènements donnèrent le ton à un printemps mouvementé.
Le débat sur l'utilisation de bombes assourdissantes fait surface, le 7 mars. Francis Grenier, un étudiant de St-Jérôme, fait partie des quelques milliers présent-es au blocage des bureaux de Loto-Québec. Il fait la une de tous les médias avec sa blessure à l'œil droit résultant d’un projectile utilisé par les forces de l’ordre lors de leurs interventions de dispersion de la foule dense présente devant les bureaux.
Plus le conflit avance, plus les grévistes multiplient les blocages et les actions. Les dispersions de foules deviennent difficiles pour les autorités, puisque la détermination des participantes et participants de ces perturbations économiques et politiques augmente et la légitimité du mouvement se confirme de jours en jours. L’État doit trouver une façon de dégonfler le mouvement et choisit d’intensifier la répression.
Souvent décrite comme la manifestation où l’escalade de la violence a atteint un sommet, le Congrès du parti Libéral à Victoriaville du 4 mai, où des milliers de personnes ont convergé pour faire savoir leur mécontentement face au gouvernement actuel, n’a laissé personne indifférent. À la fin des affrontements entre anti-émeute de la Sureté du Québec et manifestantes et manifestants de tous âges, on craint, encore une fois, pour la vie d’un étudiant atteint, lui aussi à l’œil par un projectile policier. Les images qui parviennent à la population dans les médias montrent une étudiante atteinte à la bouche et un étudiant inconscient au sol, l’oreille ensanglantée.
Mais qui ne justifie pas
Pendant que l’escalade de la violence entre grévistes et forces de l’ordre ne cessent d’augmenter et que le sentiment d’injustice ressenti par plusieur-es ne semble trouvé écho nulle part, les attaques personnelles ont parus pour quelques individus un exutoire. Par contre, à bien des égards, les attaques personnelles sont rarement pertinentes et souvent « genrées » et servent de paravent aux problèmes systémiques.
Marie Pagès, militante du comité femme GGI de l’UQAM, dans une entrevue à Médium Large à Radio-Canada en date du 27 juin 2012 disait : « Nous sommes féministes, parce qu’il y a des inégalités entre les hommes et les femmes, et être engagées ne nous met pas à l’abri de ces inégalités-là. » Les récents évènements entourant la constable 728 témoignent du besoin de sensibilisation féministe dans nos rangs. Devant l’immense colère que certaines personnes pouvaient ressentir face à la fermeture du gouvernement et à la brutalité policière grandissante qu’elle entrainait, des sympathisants et militants contre la hausse des frais de scolarité et contre la marchandisation de l’éducation en sont venus à insulter cette policière personnellement. « Elle devait être dans ces SPM » laisse entendre Gabriel Roy, bloggeur s’étant positionné contre la hausse et qui profite de sa tribune pour parler du port de brassière de Yalda Khadir lors de son arrestation ou de la pilosité des militantes de la CLASSE. Et combien de fois avons-nous entendu-es des remarques sur la grosseur des pénis des policiers sur les lignes d’anti-émeute, en passant à coté du problème plus grand qui entoure la brutalité policière et le contrôle par la force de l’État sur sa population.
Il faut être avisé-es de la difficulté qu’à eu le mouvement étudiant de 2012 à dépersonnaliser les débats et à nommer les tensions systématiques présentes dans le conflit tout en dénonçant les insultes « genrées » d’un coté ou de l’autre de la barricade. Que les sentiments de colère face au gouvernement et aux forces de l’ordre soit réel et légitime ne permet pas à un groupe de dénigrer personnellement des individus, ou du moins de le faire en fonction de leur capacité sexuelle, de leur cycle menstruel, etc.
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