7 mars 2013
Quand il est question de sexisme en milieu militant, le plus frappant est le traitement fait au féminisme dans certains groupes. Il n’est pas question d’un sexisme ordinaire encouragé par la société, qui est lui aussi présent, mais de comportements dirigés vers la critique des privilèges. Quand s’extasie-t-on devant l’étendue de l’influence d’un comité femmes? Le scénario courant sur les campus en est un de combat constant pour justifier son existence et non pour l’épanouissement.
Le sexisme en milieu militant prend des formes très diverses selon le contexte, la culture et la structure du groupe qui l’héberge. Allant du langage de domination aux doubles standards en passant par un sexisme assumé, le sexisme n’épargne pas la sphère qui est supposée le combattre.
Un point dans le milieu militant semble toutefois être quasi unanime : cette forme de domination est inacceptable. Pourquoi est-il aussi présent donc? Une partie de la réponse se trouve dans l’ignorance, le déni et parfois même la mauvaise foi. Voilà ce qui explique le refus de déconstruire ses privilèges de la part de beaucoup de militants et militantes en bénéficiant, peu importe comment ces privilèges sont vécus, traînant le groupe entier avec eux dans le sexisme : La séduction, le haussement de ton ou le transfert du débat sur un terrain personnel mettent nécessairement des militants et militantes dans des situations favorables pour des raisons éloignées de la pertinence et du respect.
L’entrée du féminisme dans un groupe ne s’arrête pas à l’implantation de nouvelles règles de conduites ou à l’adoption de beaux principes et c’est souvent à ce stade que le sexisme le plus violent survient. On assiste alors à une levée de boucliers de la part des personnes bénéficiant des habitudes remises en question. Le langage de domination, le sexisme ordinaire ou le sens commun deviennent alors des dogmes contre lesquels il est souvent difficile de s’armer.
Le sexisme en milieu militant se glisse aussi dans les disparités et contradictions à l’intérieur même du féminisme. Ainsi, des critiques internes aux différents courants féministes sont utilisées pour discréditer l’implantation d’une perspective au sein d’un groupe. Cette pratique est pernicieuse, car en dehors du fait qu’aucune perspective féministe n’est prônée en bout de ligne, les critiques semble être apportées par un ou une alliée.
En plus de ces formes malheureusement rampantes de sexismes, une dynamique précise permet à la domination de germer : « l’invisibilité » du sexisme. Comme le concept d’hétérosexualité qui n’a pas été soulevé avant sa remise en question, dans beaucoup de groupe militant, le sexisme reste invisible car il n’y a rien à lui opposer ou si peu. Les pratiques sexistes sont donc jugées « acceptables » puisque que toute autre perspective est absente. Comment combattre quelque chose qui n’a pas de forme?
Le sexisme en milieu militant n’est pas tellement différent du sexisme général et ordinaire vécu dans la société. Il est seulement plus inacceptable puisque notre milieu se targue de vouloir le déconstruire, le combattre et l’éliminer. Malgré tout, nous en sommes infectés-e-s. Sans prendre un ton pessimiste, il n’existe pas de solution miracle à cette forme d’oppression dans nos rangs. Toutes dominations doivent être débusquées pour être combattues.
CATÉGORIES Féminisme, Ultimatum mars 2013
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