20 janvier 2013
Après plus de six mois passés dans les rues, des centaines de kilomètres parcourus à crier dans l’espoir de se faire entendre, nous sommes maintenant face au Sommet sur l’enseignement supérieur. Par le biais de celui-ci, le Parti québécois (PQ) cherche à « rétablir la paix sociale » et à créer un consensus coûte que coûte. Face à ce vaste stratagème de concertation, la méfiance s’avère de mise.
Cet historique mouvement de grève avait un but premier : bloquer la hausse des frais de scolarité. Cependant, au fil du temps, la nécessité de tenir une véritable consultation sur l’enseignement et l’éducation au Québec s’est fait ressentir. Tel que présenté, l’imminent Sommet sur l’enseignement supérieur ne réussira pas à combler ce besoin. Avant de se lancer dans des sujets tels que la qualité de l’enseignement et l’accessibilité aux études, le gouvernement ne devrait-il pas revenir à une question élémentaire, soit quelle devrait être la vocation de nos universités? La réflexion sur les établissements de niveau postsecondaire au Québec doit porter au-delà des quatre axes imposés par le gouvernement.
La quête du consensus
Les reproches face à la forme des rencontres préparatoires ne cessent de s’accumuler depuis le début de celles-ci. Cette quête du consensus tant désiré par le gouvernement aura certainement un prix. Ironiquement, au moment du discours d’ouverture de la première rencontre préparatoire au sommet, le ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, lançait le bal en s’exclamant : « Les Québécois et les Québécoises souhaitent que nous nous entendions, ils ne souhaitent pas subir à nouveau l’instabilité et le chaos. » Or, les critiques fusent de part et d’autre quant aux annonces faites par le gouvernement jusqu’à présent, notamment les compressions budgétaires dans les universités. Le Parti québécois se ferait-il prendre à son propre jeu?
Par ailleurs, le cadre dans lequel se déroule le sommet ne fait que confirmer la stratégie concertationniste derrière celui-ci : ce qui devrait être un espace de débats et de discussions afin que nous puissions faire valoir nos idées est transformé en une vaste mascarade où l’on accorde plus de temps aux pauses-café qu’aux arguments. Conséquemment, cette politique de corridors ne fait que diviser les actrices présentes et les acteurs présents au sommet pour n’avantager qu’un certain gratin. Cette même logique est imposée à l’ensemble de la forme des rencontres préparatoires. Le gouvernement péquiste cherche à ramener le calme et à apaiser les esprits après ce « printemps chaotique ». C’est en cohérence avec le désir de consensus qu’aussi peu qu’un quart d’heure est alloué aux présentations fait par les divers organismes. 13 minutes chronométrées et des diaporamas imposés ne réussiront en aucun cas à véritablement approfondir nos revendications et permettre de s’approprier une tribune. En conservant une certaine accalmie lors de ces rencontres, le gouvernement fait un pas de plus vers la convoitise d’une entente entre les participants et les participants.
D’autre part, la composition actuelle du sommet qui fut dévoilée à peine deux semaines avant le début de celui-ci entre en parfaite contradiction avec l’allocution du ministre de l’Enseignement supérieur qui a mentionné dans son discours d’ouverture lors de la première rencontre préparatoire à Québec : « Il faut protéger les universités contre les ingérences extérieures : qu’elles viennent de l’État, des partis politiques, des entreprises privées ou d’intérêts corporatifs afin de préserver la liberté des universités ». 1
Le gouvernement cherche également à imposer un rythme effréné en s’empressant d’enchaîner les rencontres préparatoires. Cette astuce leur servira alors que la plupart des établissements scolaires se retrouvent aux prises avec des sessions condensées. Les assemblées générales deviendront assujetties à l’agenda imposé par le Parti Québécois, ce qui limite le temps de réflexion au sein de celles-ci et laisse par le fait même peu de temps aux étudiantes et aux étudiants pour s’approprier les enjeux qui y sont reliés. Cette même frénésie avec laquelle le gouvernement se lance dans un sommet prévu à la mi-février présage un désir de précipitation. De surcroît, il sera essentiel de conserver une attitude critique face à cette consultation.
Devant cet exercice de concertation qu’est le sommet, nous sommes confronté-e-s à l’évidence que les maigres gains qui ont été obtenus jusqu’à présent pourraient bientôt être réduits à néant. Afin de demeurer combatifs et combatives, il est primordial de prendre conscience des enjeux entourant le sommet, et de démontrer une fois de plus la portée de notre rapport de force par une mobilisation accrue.
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