28 septembre 2018
Les stages forment la partie la plus visible du travail étudiant et gagnent en popularité auprès des entreprises et de l’État, dans notre province comme ailleurs dans le monde. Au Québec, la Loi sur les normes du travail n’oblige pas les employeurs et employeuses à verser le salaire minimum aux stagiaires, et de façon plus large, elle ne leur accorde pas les mêmes protections qui sont garanties aux salarié-e-s. Pourtant, de nombreux stages sont rémunérés, principalement dans les domaines traditionnellement masculins. À l’inverse, ceux qui se trouvent dans les secteurs de la santé, de l’éducation, ou même de la culture — des domaines majoritairement investis par les femmes — sont beaucoup plus souvent non rémunérés. La campagne pour la rémunération des stages cherche donc à mettre fin à cette exploitation des étudiantes et étudiants en revendiquant le statut de salarié-e pour chaque stagiaire, et ce, dans tous les programmes et à tous les niveaux d’études : pas de salaire, pas de stagiaire !
Les Comités unitaires pour le travail étudiant, ou CUTE, sont des groupes autonomes organisés sur les campus universitaires et collégiaux dans le but de revendiquer la reconnaissance et la valorisation du travail étudiant. Au-delà de la rémunération des stages, les CUTE militent pour que chaque étudiant-e reçoive un salaire pour son travail à l’école : plutôt que de dépendre des prêts et bourses distribués par un gouvernement austère, de nos familles déjà surendettées ou d’emplois étudiants qui laissent bien peu de temps aux études, l’octroi d’un salaire pour les études constituerait une reconnaissance de la valeur de celles-ci. Au lieu de voir l’éducation comme un simple passe-temps ou un investissement dans notre avenir, les CUTE exigent la reconnaissance immédiate des études comme un travail dont le produit, résultant directement du labeur de la population étudiante, est indispensable au bon fonctionnement des secteurs publics, privés et communautaires.
Les Coalitions régionales pour la rémunération des stages sont des regroupements d’associations étudiantes, de comités, d’organismes politiques ou communautaires, de syndicats et d’individus qui s’organisent en vue d’une grève générale illimitée des stages à la session d’hiver 2019. Elles se distinguent des CUTE en étant limitées à la campagne pour la rémunération des stages, tout en formant les instances par lesquelles la grève sera coordonnée dans les régions du Québec. C’est seulement en bâtissant une solidarité interrégionale entre les programmes d’études que nous serons en mesure de gagner cette lutte. En effet, on sait déjà que peu importe le résultat des prochaines élections, l’avenir nous réserve un gouvernement néolibéral qui tentera de diviser notre mouvement en négociant des compromis avec les éléments corporatistes et réformistes de la politique étudiante, c’est-à-dire des solutions partielles par domaine ou même par stage en particulier.
Depuis le début de la campagne, plusieurs actions de visibilité ont été organisées. L’une des premières actions majeures fut la grève du 16 février 2017 pour le Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, où des centaines de manifestantes et manifestants ont parcouru les rues de Québec pour réclamer la rémunération de tous les stages. Le 10 novembre 2017, lors du lancement d’une déclaration signée par plus de 60 groupes, les rassemblements au courant de la journée de grève ont provoqué des échos au sein du gouvernement : dès le lendemain, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur Hélène David annonçait que le prochain budget octroierait une compensation financière pour les stagiaires effectuant le dernier stage en éducation. L’hiver dernier, deux autres événements perturbateurs ont eu lieu pour mettre de l’avant les revendications des CUTE, soit les grèves du 20 février 2018 (pour la Global Intern Strike) et du 8 mars 2018 (pour la Grève mondiale des femmes) qui ont respectivement rassemblé 15 000 et 29 000 étudiants et étudiantes en grève. Les prochaines actions décentralisées* sont prévues pour le 21 novembre 2018, alors que des associations étudiantes lanceront déjà un ultimatum au gouvernement dès la rentrée de l’automne en vue d’une grève générale illimitée dès l’hiver 2019 !
À ce jour, tous les partis politiques se sont positionnés en faveur d’une certaine forme de rémunération des stages, mais nous devons être fermes et solidaires dans notre revendication : tout travail mérite salaire ! Ensemble, luttons pour :
Le statut de salarié-e pour chaque stagiaire !
L’abolition des stages non rémunérés !
La conversion de tous les prêts en bourses !
Parce que l’exploitation n’est pas une vocation !
*Rejoignez la Coalition régionale pour la rémunération des stages de votre région, parlez-en à votre association étudiante, et supportez la campagne en organisant des actions locales sur votre campus ou dans votre ville !
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