4 décembre 2012
La défense et le combat pour une éducation publique de qualité et gratuite est la principale revendication qui se fait entendre dans différents pays d’Amérique latine. La vie des ces peuples est assujettie aux politiques d’investissement colonialistes1 et interventions militaires des puissances impérialistes, desquelles découlent la réforme néolibérale de l’éducation. L'assurance qualité, l'apprentissage par compétences, les coupures des budgets nationaux dans une dynamique d’affaiblissement majeur du financement étatique, la création des institutions éducatives à but lucratif, les systèmes privés de crédits et l'arrimage des programmes d’études avec les besoins des entreprises privées sont monnaie courante.
Les cas les plus représentatifs sont le Chili, le Porto Rico, la Colombie, le Pérou et le Mexique. Au Chili, la gratuité scolaire a été complètement démantelée sous la dictature de Pinochet et un système de crédit privé a été implanté. Le Porto Rico subit le modèle étasunien où la gratuité et l’aide économique effective n’existent pas. Cette dernière a d'ailleurs comme condition la participation au service militaire sélectif. Si la gratuité scolaire existe encore dans quelques écoles en Colombie, elle est par contre dans un processus lent de démantèlement au Pérou et au Mexique.
Des mobilisations d'ampleurs
En 2011 et 2012, on a vu l’essor de fortes mobilisations en Amérique latine. Le Chili étant tristement le meilleur exemple d’un modèle néolibéral, le mouvement s’est organisé et a déclenché une grève générale illimitée nationale sous la revendication d'une éducation publique, gratuite et de qualité. Le mouvement étudiante a réussi à populariser le concept de l’éducation comme droit à travers le pays, encourageant du même coup les étudiants et étudiantes du monde entier à protester.
En Colombie, la lutte contre la réforme de loi 30, qui visait la privatisation totale de l’éducation supérieure, a poussé toute la diversité d’organisations qui composent le mouvement étudiant colombien à s’organiser dans une seule coalition nationale étudiante, la MANE2. La lutte a forcé le gouvernement à annuler sa loi et le mouvement s’est aussitôt remis en branle afin de créer une loi alternative sur l'éducation supérieure.
Au Mexique, le 3 octobre 2011, plus de 30 000 jeunes ont pris les rues en demandant une augmentation du budget et de l’accessibilité. Au Pérou, les étudiants et étudiantes ont été surpris et surprises positivement par l’annonce de l’augmentation de 30%4 du budget en attendant l’implantation de la réforme exigée lors du mouvement historique de 20083. Au Honduras, les étudiants et étudiantes ont occupé les écoles pendant six semaines pour lutter contre la privatisation qui visait le démantèlement de l’éducation technique et le cycle commun de trois ans dans l’éducation secondaire. En République Dominicaine, on luttait pour un investissement en éducation correspondant à 4% du PIB. Le mouvement étudiant du Porto Rico s’est mobilisé contre la colonisation de son pays, la militarisation de l’université et pour la gratuité, tandis que le Costa Rica dû plutôt lutter contre des coupures dans le budget gouvernemental. Le Brésil a obtenu plus d'argent en éducation et de bourses ainsi qu’une loi de discrimination positive d’accessibilité.
Une organisation combative et continentale
Dans cette perspective de lutte, le mouvement étudiant éprouve aussi le fort désir d’aider à l’émancipation des peuples du continent. Ainsi, l’OCLAE (en français, l'Organisation étudiante continental latino-américaine et des caraïbes) regroupe 28 organisations membres4 sous les principes de l’anti-impérialisme et de l’unification des peuples latino-américains. Aujourd’hui, l’OCLAE travaille à la formation d’une Table latino-américaine de l‘Éducation, un espace démocratique pour réfléchir à un modèle éducatif qui réponde à la réalité de l'Amérique latine.
La lutte pour l’éducation publique, gratuite, de qualité et émancipatrice continue d’être menée de front et en vigueur par les mouvement étudiants d’Amérique latine en harmonie avec les luttes étudiantes mondiales.
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