4 décembre 2012
Partout à travers le monde, les femmes luttent pour des meilleures conditions de vie et pour la reconnaissance de leurs droits. Ce qu'on oublie toutefois de dire, c'est que, depuis quelques temps, ces luttes sont souvent invisibilisées, car elles se noient dans les luttes menées contre les politiques d'austérité. C'est que les femmes, de par leur vulnérabilité sociale, sont les premières touchées – et le plus durement – par ces « politiques de redressement ».
Pertes d'emplois et travail précaire
Les femmes occupent la majorité des emplois précaires, souvent à contrat ou à temps partiel. Ce genre d'emploi disparaît bien rapidement lorsque l'économie ralentit, ou les heures de travail sont diminuées. Ainsi, aux Philippines, « sept travailleurs licenciés sur dix, à cause de la crise financière, sont des femmes »1. Les femmes forment aussi une grande part de la population au chômage, et n'ont donc pas été épargnées lors des réformes de l'assurance-emploi, souvent partie intégrante des plans d'austérité. Les critères contraignants poussent les chômeurs et chômeuses vers des emplois moins bien payés, avec moins d'heures, et situés plus loin. Par exemple, en France, il est maintenant impossible de refuser un emploi dans un rayon de 60 km, qui implique une absence de plus de 12 heures ou des déplacements de plus de 4 heures entre le domicile et le lieu de travail2.
Les coupes dans la fonction publique affectent aussi particulièrement les femmes, et ce de deux façons. Tout d'abord, la fonction publique étant majoritairement féminine, les coupes d'emplois et les baisses de salaires sont souvent dirigées vers les employées. Ensuite, parce qu'elles constituent souvent les principales utilisatrices de ces services, que ce soit les garderies subventionnées, les prestations familiales ou les soins de santé (la prise en charge de personnes malades au soin de la famille est souvent assumée par des femmes). On peut aussi penser aux subventions aux organismes luttant contre la violence faite aux femmes, récemment diminuées au Canada, ou aux fermetures de cliniques d'avortement en France ces dernières années.
La perception que les femmes occupent une place secondaire dans la société aggrave également leurs conditions de vie lorsque l'argent vient à manquer. Ainsi, dans certains pays, l'inscription scolaire à l'école primaire ou secondaire coûtant trop cher pour les parents, les filles sont retirées de l'école et travaillent ou mendient pour aider leur famille. Pire encore, la Banque mondiale estimait en 2009 que le taux de mortalité infantile chez les jeunes filles augmenterait durant la crise puisque leur statut « inférieur » font qu'elles sont les premières à souffrir du manque de nourriture.3
Qui remplacera les services publics?
Le travail effectué autrefois à l'intérieur de services publics à bas coûts (garderie, bibliothèque et activités culturelles pour enfants, soins de santé à domicile) ne disparaît pas quand ceux-ci sont coupés. On relègue simplement la charge de travail dans la sphère privée, où le travail est effectué surtout par des femmes. Ce qui était autrefois pris en charge par l'État est maintenant individualisé, en suivant la logique du modèle néolibéral. Comme le disait Margaret Tatcher, « there is no such thing as society », seulement la famille et du travail invisibilisé.
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