4 décembre 2012
Cet automne, les professeur-e-s de Chicago se sont aussi mobilisé-e-s contre la marchandisation de l'éducation et pour la sauvegarde de l'école publique. Leur grève, qui a duré sept jours (du 5 au 13 septembre) a été l'occasion de ramener à l'avant-plan un débat national sur le système d'éducation primaire et secondaire.
Au-delà des hausses de salaire
Les hausses salariales n'ont pas été un enjeu majeur du conflit, le syndicat et la ville s'étant entendus rapidement sur une hausse de 2 à 3% par an. Cependant, le maire de Chicago, Rahm Emmanuel a dû renoncer à lier les hausses de salaires aux performances des enseignants et enseignantes.
La principale revendication du Chicago Union Teacher (CUT) concernait l'évaluation du corps professoral à l'aide de tests passés par les élèves, identiques d'une école à l'autre. Ces tests, qui sont apparus dans les dernières années dans plusieurs États américains, servent à mesurer la performance des enseignants et des enseignantes et des écoles. Pour Emmanuel, en cas de résultats trop faibles, les enseignants et enseignantes pourraient être renvoyé-e-s et les écoles, fermées. Celles-ci ouvriraient éventuellement de nouveau, mais avec un personnel neuf, ou encore sous la forme d'école à charte, souvent privée et non syndiquée. Ces écoles sont indépendantes des commissions scolaires et fonctionnent selon un mode de financement semi-privé.
École à charte versus école de quartier
Pour les professeur-e-s, cette formule peut mener à la fermeture de nombreuses écoles en milieu défavorisé, où les enfants réussissent moins bien. Dans la dernière décennie, 86 écoles publiques ont été fermées à Chicago, et on compte maintenant 103 écoles à charte dans le district. Selon le syndicat, il y aurait une volonté des élu-e-s d'ouvrir 60 autres écoles sur ce modèle dans les cinq prochaines années1. Selon le CUT, énormément d'argent du Chicago Public School (CPS)2 est investi dans la création et le support des écoles à charte, plutôt que dans l'allocation de ressources aux écoles de quartiers. De plus, les conditions de travail dans ce type d'école mènent à un haut taux de roulement du personnel, créant un environnement instable pour les élèves.
Une victoire partielle
Dans l'entente conclue, les tests permettront toujours d'évaluer les professeur-e-s, mais la mise à pied suite à de mauvais résultats sera plus difficile à réaliser. Les professeur-e-s auront aussi plus de temps pour améliorer leurs résultats et pourront faire appel de l'évaluation. Les professeur-e-s mis-e-s à pied suite à des coupures de personnel ou à des fermetures d'école seront prioritairement embauché-e-s pour combler des postes ailleurs.
Le syndicat demandait également une réduction de la taille des classes et des ressources supplémentaires dans les écoles des quartiers défavorisés. 512 professeur-e-s spécialisé-e-s supplémentaires (art, éducation physique, musique) devront être embauché-e-s, mais les classes ne seront pas réduites.
Bien sûr, l'entente entre le CUT et la ville de Chicago est loin d'être parfaite. Elle a cependant galvanisé les syndicats aux alentours. Ainsi, plusieurs syndicats d'enseignants et d'enseignantes dans l'État de l'Illinois ont récemment décidé de partir en grève, à la suite des résultats obtenus par leurs collègues.
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